19 août 2018
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Tuer son têtard
Ce connard croit me faire peur. Lui et sa bande.
- Eux !
Fronts et muscles super-tatoués. Gros bras. Bites perçantes.
- Peur – à moi ?
Croient savoir qui je suis. Ce que je suis. Jusqu'où je suis.
- À moi ? !
Lorsqu’elle a vu le cerveau du môme étalé sur les murs, elle a beuglé comme c'est pas possible. S'est précipitée vers la porte. S'est perdue dans la cage d'escalier. Plus qu'une grosse boule de métal-de-chair-lourde-et-amorphe-et-ultra-puant-la-sueur-et-l'effroi-et-la-chie-et-moche-et-plus-encore.
Plus.
L'avais attrapé par les pieds. L'avais tourné par-dessus de ma tête. Avais heurté sa tête – contre le mur.
Vu ? Ma tête – sa tête. Même pas quatre kilos tournés par-dessus de la mienne. Étalée sur le mur – la sienne. Sec. Sourd. Sang, cerveaux étalés sur le mur. Tâche rouge, grise, rose et blanche sur du papier peint couleur coca.
Mon têtard.
- C'qui restait de lui.
Il n'est plus qu'un grand spasme. Je le sens toujours, ici, entre mes mains. Il n'a plus de tête – le têtard !
L'autre beugle comme c'est pas possible. Dans sa cage de l'escalier.
- La mère.
Chienne ! Truie ! Va !
Alors ? Me faire peur ? À moi ?
(- J'irai-encore-en-prison-MOI-et-j'y-tuerai-encore-et-encore : des-adultes.)
Et voilà : j'y suis. J'y SUIS.
- Après avoir tué un nourrisson, des adultes c'est rien que de les tuer.
(- Une bagatelle.)
Je-veux-et-je-vais en tuer un – pour commencer.
Ses-muscles-front-tatoué-de-crétin-bite-imbécile-perçante.
- Et tout.
Il ne sait pas ce que c'est de tuer son têtard.
- Le sien !
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Blog : www.alexandre-papilian.com/